Durant le discours de l’Union, le président Trump a fait ovationner le « président légitime du Venezuela » Juan Guaido. Républicains et Démocrates se sont levés pour une standing ovation. Pour ceux qui suivent le mic-mac des primaires démocrates, ne vous faites pas d’illusion, la politique étrangère des USA ne changera pas. La scène est choquante. Une personne qui n’a reçu aucun vote du Peuple est nommé « président » par la grâce de Donald Trump et toute la classe politique de ce pays applaudit (et la caste médiatique internationale ne relève aucun dysfonctionnement démocratique…)

Quelques heures plus tard, Guaido était reçu dans le bureau oval. La photo est assez révélatrice, on y voit le président Trump et son pantin poser devant les drapeaux des Marines et de l’US Navy. Si ce genre de décors passe inaperçu habituellement lors de rencontre avec des chefs d’État, il est dans le cas vénézuélien, plus que menaçant.
Dans le même temps, le « Commissaire à la Sécurité » de Guaido, Ivan Simonovis, un policier responsable des assassinats ciblés lors du coup d’Etat d’avril 2002, écrit au président Trump pour lui signaler que deux hauts dignitaires du chavisme (Diosdado Cabello et Tareck El Asseimi) sont les Souleimani du Venezuela. En les comparant au général iranien, recemment assassiné par les forces étatsuniennes, le Gang de Guaido implore les USA de les faire disparaitre. Drôle de conception de la démocratie.

La frange radicale de l’opposition menée par Guaido ne veut pas d’élections car au delà des photos et des grandes messes à l’étranger, elle sait qu’elle n’a aucune chance dans les urnes au Venezuela. Elle se contente donc de jouer le rôle de proconsul impérial, et de se remplir les poches en pillant les avoirs du pays. Ce qui est étrange, c’est que cela ne choque aucun « journaliste » ou « media dominant ». Peut etre parce qu’ils partagent cette vision de la « démocratie ».
Le retour à la réalité risque d’être dur pour Juan Guaido. Au Venezuela, de moins en moins de personne le soutiennent. Pas sûr que l’album photo de ces derniers jours change la donne.
Romain Migus