L’administration Trump envoie des navires de guerre de la marine américaine dans la mer des Caraïbes afin de renforcer la pression sur le Venezuela. L’initiative a été annoncée par le président Donald Trump et d’autres hauts fonctionnaires lors d’une conférence de presse mercredi (1er avril).

Cette initiative s’inscrirait dans le cadre d’une vaste opération « antidrogue » dans la région, qui, outre les destroyers de la marine, impliquerait des avions de surveillance AWAC et des unités des forces spéciales au sol. Associated Press a rapporté que l’opération est l’une des plus importantes dans la région depuis l’invasion du Panama en 1989.
« Nous ne devons pas laisser des acteurs malveillants exploiter la situation [coronavirus] pour leur propre profit », a déclaré M. Trump.
Le déploiement militaire est intervenu après que le ministère de la Justice (DoJ) ait porté des accusations de « narcoterrorisme » contre des hauts fonctionnaires vénézuéliens, ainsi qu’un plan de « transition démocratique » dévoilé par le Département d’État.
Le 26 mars, le DoJ a accusé le président Nicolas Maduro, l’Assemblée Nationale Constituante, Diosdado Cabello et plusieurs autres fonctionnaires de conspirer avec les rebelles des FARC pour « inonder » les États-Unis de cocaïne.
Des commentateurs ont souligné le manque de preuves concrètes de l’implication des principaux dirigeants vénézuéliens et le fait que les données des agences américaines montrent que seule une petite fraction des routes de la drogue passe par le Venezuela, la plus grande partie de la cocaïne entrant sur le territoire américain via l’Amérique centrale et le Mexique.

Le Venezuela dénonce une attaque contre l’un de ses navires de guerre
le Département d’État US a dévoilé un « cadre pour une transition démocratique pacifique au Venezuela », appelant à la démission de Maduro et à la mise en place d’un gouvernement de transition dirigé par l’opposition et des responsables de chavistes pour superviser les nouvelles élections. L’administration Trump s’est engagée à lever les sanctions contre les individus et les secteurs économiques clés du Venezuela, mais seulement après que Maduro ait quitté ses fonctions et que tous les accords de sécurité avec la Russie et Cuba aient été annulés.
Les États-Unis ont promis d’intensifier les sanctions unilatérales jusqu’à ce que l’administration Maduro accepte l’accord. Pour sa part, le gouvernement vénézuélien a dénoncé le déploiement militaire [des USA et de ses alliés], le ministre des Communications Jorge Rodriguez l’ayant qualifié de « tentative d’attaque du Venezuela par des mensonges et des menaces ».
M. Rodriguez a ajouté que le Venezuela dispose de politiques anti-drogues « robustes » et est disposé à « coordonner » les actions contre le trafic de drogue dans la région.
L’opération navale de Washington intervient quelques jours après le naufrage controversé d’un bateau des garde-côtes vénézuéliens au large de l’île de La Tortuga, dans les Caraïbes.
Selon le ministère vénézuélien de la Défense, le patrouilleur « Naiguata » a localisé un navire de croisière portugais, le « RCGS Resolute », dans les eaux territoriales vénézuéliennes et a ordonné au navire de l’accompagner au port. Le « Resolute » aurait refusé les instructions et procédé à l’éperonnage du « Naiguata », qui a ensuite coulé à la suite de l’impact.
L’armateur du navire de croisière, Columbia Cruise Services, a contesté ce récit, insistant sur le fait que le « Resolute » avait été « soumis à un acte d’agression de la part de la marine vénézuélienne dans les eaux internationales », alors qu’il ne transportait aucun passager.
Mercredi, le président vénézuélien Nicolas Maduro a suggéré que le navire « était utilisé pour transporter des mercenaires ». Il a également affirmé que « quelqu’un du nord a appelé » pour empêcher les autorités néerlandaises d’inspecter le « Resolute » à son amarrage actuel dans le port de Willemstad à Curaçao.
Le ministre portugais des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva, s’est pour sa part engagé à collaborer avec le Venezuela et les Pays-Bas dans l’enquête sur ce « malheureux » incident
Ricardo Vaz en reportage à Mérida et Lucas Koerner du Chili
Venezuelanalysis / Traduit par Venesol
