Les États-Unis répondent à l’incursion ratée des mercenaires par une escalade du blocus économique contre le Venezuela

Comme l’a récemment rapporté Reuters, « le FBI enquête sur plusieurs sociétés mexicaines et européennes qui seraient impliquées dans le commerce du pétrole vénézuélien et recueille des informations pour une évaluation du département du Trésor américain sur d’éventuelles sanctions ».
Dans son rapport, Reuters cite de manière anonyme quatre personnes proches de ces « enquêtes » ainsi que des sources proches de la Maison Blanche.
Les responsables américains consultés par l’agence ont confirmé que « le peu d’impact que les mesures (sanctions) ont eu sur le président vénézuélien (Nicolas Maduro) est une source de mécontentement pour le président Donald Trump, dont l’administration a renforcé l’application des sanctions ces derniers mois ».
Comme on le sait, les pressions illégales visant à rompre les liens commerciaux entre les compagnies pétrolières européennes et la compagnie pétrolière d’État PDVSA ont précipité la pénurie d’essence au Venezuela.

En plus de ces mesures d’extorsion, des dizaines de pétroliers avec lesquels le Venezuela exporte son pétrole et importe les additifs nécessaires au raffinage de l’essence sont bloqués.
Alors que ces mesures se distinguent déjà par leur agressivité et leurs effets néfastes, Washington semble déterminé à une nouvelle escalade des sanctions criminelles pour restreindre davantage le commerce du pétrole vénézuélien, privant ainsi le pays de sa principale source de revenus (plus de 90 % de ses devises étrangères proviennent de la vente de pétrole).
Cette décision intervient quelques jours après l’incursion ratée de mercenaires au large des côtes vénézuéliennes dans le cadre de « l’opération Gedeón ». Le plan d’assassinat de Maduro a échoué et a démontré l’implication de la Maison Blanche.
L’annonce de ces nouvelles pressions économiques peut être interprétée comme une voie à suivre, pour renforcer la déstabilisation économique : le carburant indispensable au changement de régime et aux nouvelles tentatives de coup d’État basées sur l’effondrement économique que Washington cherche à précipiter.

Selon Reuters, le FBI recueille des informations sur les sociétés mexicaines Libre Abordo, Schlager Business Group et Grupo Jomadi Logistics & Cargo, et les sociétés européennes Elemento Ltd et Swissoil Trading SA, pour la commercialisation du pétrole et d’autres produits dérivés avec le Venezuela.
Cette mesure vise à renforcer le blocus sur les importations d’essence et les importations de produits de base afin d’entraver la reprise économique du Venezuela une fois que la pandémie du Covid-19 sera totalement maîtrisée.
Washington invoque le caractère illégal du décret 13844 du 5 août 2019, qui « autorise » l’application de « sanctions secondaires » contre les entreprises ne relevant pas de la juridiction américaine qui ont des relations commerciales avec des institutions et entreprises vénézuéliennes figurant sur la liste de l’OFAC (Office of Foreign Assets Control) du Département du Trésor.
En outre, Reuters cite un document envoyé par la société Libre Abordo et sa filiale Schlager.
Selon l’agence « les deux accords signés en 2019 avec la société publique vénézuélienne du commerce extérieur (Corpovex) pour échanger des camions-citernes de nourriture et d’eau contre du brut vénézuélien, connus sous le nom d’accords « pétrole contre nourriture », ont été autorisés par les sanctions tant qu’il n’y avait pas de paiements en espèces au gouvernement Maduro ».
« Ni Libre Abordo ni les compagnies de transport maritime engagées pour transporter le pétrole de PDVSA ne sont soumises à sanction, primaire ou secondaire, de la part du gouvernement américain », affirme une déclaration citée par Reuters.
À présent, le Département du Trésor pourrait poursuivre Corpovex et les sociétés mentionnées pour renforcer le blocus.
À plusieurs reprises Washington a souligné que les sanctions illégales contre l’État vénézuélien n’incluent pas les importations de nourriture et de médicaments.
Toutefois ce récit est remis en cause, car les pressions exercées pour bloquer les importations d’essence et les exportations de pétrole ont un effet direct sur la capacité de l’État à accéder à la nourriture et aux médicaments pour répondre aux besoins du pays.
Mi-avril, le département du Trésor a délivré une autorisation générale pour diffuser l’argument selon lequel les sanctions ne bloquent pas l’envoi de matériel humanitaire. Mais l’implication du FBI dans la persécution économique et financière du pays montre clairement qu’il s’agit d’une supercherie.
Selon Reuters, « les accords ‘pétrole contre nourriture’ conclus entre Libre Abordo et Schlager avec le Venezuela les engagent à livrer 1 000 camions-citernes et 210 000 tonnes de maïs au pays (…) Bien que les camions aient été partiellement livrés, les entreprises ont déclaré n’avoir fourni aucune nourriture jusqu’à présent, car les bas prix du pétrole avaient affecté le calendrier de livraison initial ».
En contradiction avec la rhétorique humanitaire par rapport aux sanctions, le FBI recueille actuellement les informations nécessaires afin de rendre possible de nouvelles sanctions qui paralyseraient ces accords d’échange de pétrole contre de la nourriture et d’autres fournitures humanitaires, qui ont fonctionné pendant les mois de mars et avril, selon les rapports des médias mexicains.
La présence du FBI dans le dispositif du blocus confirme la persécution policière subie par le Venezuela dans ses efforts pour acheminer de la nourriture et d’autres fournitures malgré le blocus américain.
Dans le même temps, l’enquête de l’agence américaine dénonce la rhétorique selon laquelle les sanctions n’entravent pas l’importation de produits de base.

Lors du dernier entretien téléphonique entre le secrétaire d’État Mike Pompeo et l’autoproclamé Juan Guaidó fin avril, « tous deux ont fermement condamné le blocus de Maduro sur l’aide médicale et alimentaire internationale », alors que la seule preuve d’un blocus direct et avéré vient de Washington.
Alors que le Venezuela subit la chute brutale des prix du pétrole et la pandémie de Covid-19, Washington parie sur une escalade du blocus pour soutenir le changement de régime en empêchant l’État vénézuélien de répondre efficacement à l’urgence humanitaire internationale.
Ces nouvelles manœuvres s’inscrivent dans une stratégie qui engloberait également la collaboration de la République islamique d’Iran pour réactiver les raffineries du Venezuela. Ainsi Washington a annoncé des représailles et une nouvelle batterie de sanctions pour ces accords qui pourraient rendre un peu de stabilité économique du pays.
Source : https://medium.com/@misionverdad2012/
Traduction : Venesol