Crise diplomatico-militaire en gestation.

Dans les prochaines heures, la réédition de la crise des missiles russes à Cuba en 1962, qui à l’époque a mis le monde au bord d’une guerre nucléaire, risque de se produire au milieu de la mer des Caraïbes. Le remake que nous risquons de vivre aujourd’hui pourra être décrit par les historiens comme « la crise des pétroliers iraniens au Venezuela en 2020 ».

Si les États-Unis agissent contre les navires iraniens, les conséquences pourraient mener à un conflit de grande ampleur, aux cnséquences imprévisibles.

Pourquoi le Venezuela a-t-il besoin de l’aide iranienne et réciproquement ?

1) Les problèmes de maintenance des raffineries venézuéliennes victimes du blocus et de d’autres aléas !

Les iraniens il y a un mois ont aidé à réparer la raffinerie del Palito, et travaillent avec les techniciens du pays à la remise en service du complexe de raffinage de Paraguaná (raffinerie d’Amuay + raffinerie de Cardón), il y a un peu plus de 15 jours, des d’avions de transport iraniens ont atterri à l’aéroport international Josefa Camejo sur la péninsule de Paraguaná, dans l’État de Falcón, avec du matériel et des pièces de rechange (convertisseurs catalytiques / craquage catalytique /, vannes, etc.)

2) Outre le déficit d’équipement, des restrictions ont été imposées sur l’achat d’additifs, tels que : le naphta ou l’éthanol qui n’a jamais été fabriqué dans le pays et se trouve dans l’essence locale depuis que l’essence au plomb a quitté le marché en 2006 ! Le VENEZUELA a les plus grandes réserves de pétrole brut du monde  mais c’est un pétrole lourd  qui nécessite des raffineries spécialisées pour  le transformer en essence ! Une grande partie de ce pétrole était auparavant vendu aux USA mais depuis le blocus en 2017, les cartes doivent être rebattues.

Les pétroliers iraniens sont chargés d’essence mais aussi de la naphta, d’éthanol, essentiels pour le traitement du pétrole vénézuélien. Le 30 mars dernier, cinq navires Iraniens (Fortune, Petunia, Forest, Faxon et Carnation), ont quitté le port de Bandar Abbas (en face du détroit), chaque navire a une capacité approximative de 800 000 barils de pétrole (127 000 000 litres d’essence.

3) Le Venezuela paie en or, essentiel pour l’économie iranienne détruite par le blocus. C’est gagnant gagnant. Pour Trump c’est un affront car perdre son hégémonie est un soufflet intolérable face à ces deux « petits » pays. De plus, la République islamique d’Iran est en train de renouer avec sa tradition antiimperialiste !

Ce qu’il va se passer dans les jours qui viennent est très important!
Les navires US vont être dans les Caraïbes en même temps que les pétroliers iraniens ! L’Iran a averti que si ses navires sont victimes de piraterie en haute mer, ils répliqueront du double à Ormuz.

4) Il en va de la survie des deux pays, le Venezuela n’a pas d’essence raffinée (raffineries volées par les USA ou en réparation à cause du blocus et des pièces qui étaient de technologie US avant, l’Iran n’a pas d’or. CITGO, succursale aux usa de pdvsa, qui pouvait acquérir du matériel pour envoyer au pays pour son propre compte, a été volée en 2019. La remise à neuf des raffineries avec les nouvelles technologies, les fluctuations des additifs, l’arrivée d’essence dans les ports et enfin les fluctuations d’approvisionnement dans les stations-service seront problématiques jusqu’à ce que le pays parvienne à restaurer sa capacité de raffinage interne.

Les files d’attente pour l’essence sont la conséquence de l’administration de Guaidó qui préside au blocus au Venezuela, mais elles sont une réalisation de Trump dans la feuille de route hégémonique américaine pour démanteler le chavisme et s’emparer des ressources vénézuéliennes.

Lentement mais inexorbablement, les tankers iraniens approchent des Caraïbes… Tout est prêt pour les recevoir, ils seront escortés par des navires et des avions des Forces Armées Nationales Boivariennes. Les premiers seront reçus au port du complexe pétrolier de Jose A. Anzoátegui. Environ 300 000 barils d’essence seront déchargés en 72 heures. On estime qu’il arrivera ce vendredi 22 mai. Les quatre autres pétroliers iraniens (Forest, Petunia, Clavel et Faxon) arriveront entre le mardi 26 et le samedi 30 mai. Au total, les cinq navires iraniens apportent 1,5 million de barils d’essence (240 millions de litres de carburant) ainsi que des additifs chimiques pour le produire. Jusqu’à présent, ils naviguent sans problème. Ils sont à l’heure, comme on dit dans les ports et les aéroports.

Sources : https://www.ensartaos.com.ve/

https://medium.com/@misionverdad2012/