
L’Armée Populaire Paraguayenne (EPP) dénonce l’enlèvement, les possibles tortures et assassinat des frères Benicio & Yhony Arguello Larrea, par les militaires de la Fuerza de Tarea Conjunta (FTC) – une unité des forces armées paraguayennes composée de membres des forces armées paraguayennes, de la police nationale paraguayenne et d’agents du Secrétariat national antidrogue (SENAD) déployés dans les départements de San Pedro, Concepción et Amambay, qui vise à mettre un terme au plan stratégique de la guérilla de l’EPP, principalement dans le nord du pays.
Dans un premier temps, les porte-parole du FTC ont souligné que ces militants avaient succombé lors d’affrontement avec des militaires lors d’une opération que le FTC avait menée dans une ville située à 35 km de Pedro Juan Caballero. Cependant, cette version officielle a dû être modifiée rapidement car il était clair qu’aucune opération n’avait eu lieu, et encore moins une fusillade avec des insurgés. En outre, le communiqué du PPE, connu depuis quelques jours, a déclaré que les frères Argüello Larrea ont été détenus, battus et torturés depuis le 20 mai, et tenaient leurs ravisseurs militaires responsables de ce qui pourrait leur arriver. La mère de Yhony avait également dénoncé quelque chose de similaire, niant que son fils adolescent était dans la guérilla.
Avec une rapidité inhabituelle dans ces affaires, le procureur Federico Delfino s’est rendu sur place pour enquêter sur l’affaire et pour confirmer que c’était bien les corps des deux guérilleros disparus.
La seconde version du communiqué ne parlait plus d’affrontements mais « grâce à une plainte anonyme, on a pu constater qu’à Lorito Picada, à 35 km de Pedro Juan Caballero, deux corps de deux jeunes hommes avaient été retrouvés ».
Le porte-parole du FTC, Luis Apesteguía, a déclaré que le FTC menait deux opérations simultanées, l’une à Horqueta, Concepción, et l’autre à Lorito Picada, mais a précisé qu’il ne pouvait toujours pas communiquer avec le commandant, le colonel M. Berthe.
Selon Radio 650 AM, un groupe de militaires surveille l’entrée des personnes dans la zone connue sous le nom d’Ayala Cué, où les corps portant des traces de torture ont été trouvés, mais on ne sait rien depuis le jour où ils y ont été jetés.
Sans aucun doute, et c’est ce que soulignent officieusement les organisations paraguayennes de défense des droits de l’homme, il s’agit d’un cas flagrant de disparition forcée aboutissant à un meurtre brutal. Cela montre que, sans aucun doute, les militaires et le gouvernement paraguayen sont prêts à dépasser toutes les limites en termes de comportement répressif et à revenir aux méthodes de l’époque du dictateur Adolfo Stroessner, où il était courant de voir des corps d’opposants flotter dans les eaux du fleuve Paraguay. La seule chose qui change, c’est que le gouvernement actuel d’Abdó Benítez, contrôlé depuis les États-Unis, est considéré comme « démocratique ».
RL / traduit par Venesol