La guerre du Venezuela contre les paramilitaires colombiens

Le 17 juin, le gang de narcos-paramilitaires Los Rastrojos a échoué dans sa tentative d’attaquer l’armée vénézuélienne alors qu’elle traversait Catatumbo, une municipalité frontalière de l’État de Zulia.

Photo : Reuters

Selon la journaliste Madelein García, les paramilitaires ont attaqué une colonne de véhicules de l’armée vénézuélienne qui passaient par le pont reliant Caño de Medio à Caño Motilona, deux quartiers de la municipalité. Le combat a duré une heure et quatre membres de Los Rastrojos ont été tués, a déclaré la journaliste.

Photo : Madelein García

La zone où s’est produit l’affrontement fait partie des voies reliant le Venezuela à la Colombie, contrôlées par Los Rastrojos pour le trafic de carburant et la traite des êtres humains.

Concernant ce dernier point, le président Nicolás Maduro a signalé à plusieurs reprises la menace, en pleine pandémie de Covid-19, que représentent les Vénézuéliens entrant illégalement dans le pays sans passer par les contrôles épidémiologiques appropriés que l’État réalise aux frontières.

Ce qui s’est passé mercredi est probablement lié au coup infligé à Los Rastrojos le 14 juin, trois jours auparavant, lorsqu’une patrouille de la 12e brigade a démantelé un camp des paramilitaires au même endroit, après un affrontement contre ses membres.

Suite à cet affrontement, ZODI Zulia (Zone de Défense Intégrale de l’État de Zulia) a signalé la saisie de matériel de guerre tel que des explosifs, des mines antipersonnel, des chargeurs de fusils AK-47 et des grenades.

Photo : El Pitazo

Depuis que le gouvernement national a ordonné la quarantaine obligatoire dans tout le pays, d’autres événements liés au groupe irrégulier se sont produits dans les États limitrophes de la Colombie, tandis que le personnel de santé, de police et militaire reste déployé aux Points d’Attention Sociale Intégrale (PASI) pour détecter et prendre soin des cas de Covid-19 dans la population migrante qui rentre au Venezuela, afin d’éviter une nouvelle augmentation du nombre d’infections importées du pays voisin, qui dépasse déjà les 1.500 cas.

Le 24 avril Freddy Bernal a annoncé l’arrestation de Juan Montero Buitrago, le responsable financier de Los Rastrojos. Il a rappelé que Buitrago « a un long passé de contrebande d’essence, de trafic de drogue et d’extorsion ». Dans les médias colombiens, il est identifié comme le principal chef du gang dans le Norte de Santander, en Colombie.

Le 20 mai, Moisés David Contreras Santana, un lieutenant du groupe paramilitaire de Coloncito, Táchira, a été arrêté et des armes et du matériel à usage militaire ont été saisis.

Dix jours plus tard, Bernal a rapporté que trois autres membres paramilitaires de Los Rastrojos avaient été capturés au cours d’une opération visant à combattre les mafias qui font traverser la frontière de la Colombie au Venezuela par des voies illégales.

2020 : données sur la violence narco-paramilitaire en Colombie

Ces dernières semaines, des affrontements ont eu lieu entre des gangs dans la région colombienne limitrophe du Venezuela.

W radio, citant les habitants de la ville de Banco de Arena, dans la région rurale de Cúcuta, a rapporté le 2 juin qu’on avait entendu des explosions et des échanges de coups de feu, suite à des affrontements entre Los Rastrojos et le groupe de guérilla colombien ELN.

Le procureur général de Colombie, Fernando Carrillo Flórez, a dénoncé une augmentation du recrutement forcé de mineurs, pointant non seulement les mouvements de guérilla, mais aussi les structures criminelles liées au trafic de drogue, aux enlèvements et aux assassinats, qui continuent d’être perpétrés malgré l’urgence sanitaire dans le pays, obligeant à déplacer de force les communautés loin des zones de conflit, même si cela comporte un risque de contagion par la Covid-19.

Parmi les groupes armés cités par le chef du ministère public figurent les Rastrojos, les Urabeños et les Águilas Negras, tous impliqués dans la guerre contre le Venezuela.

Bien que les accords de paix aient été signés voici quatre ans, le bureau du procureur général a indiqué que dans 30 % du territoire colombien, en particulier dans les zones rurales, les enfants et les adolescents continuent d’être touchés par les conflits provoqués par le paramilitarisme et le trafic de drogue.

Les victimes de la guerre des bandes criminelles se multiplient
à l’intérieur de la Colombie. Photo : Colprensa

De même, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), citée par El Espectador, a révélé des chiffres inquiétants concernant 43 déplacements massifs détectés cette année en Colombie. En raison des affrontements entre les groupes armés illégaux, 11.800 personnes ont dû fuir leurs maisons, tandis que 1.000 autres l’ont fait suite à des menaces.

Les départements concernés sont Nariño, Chocó, Antioquia, Norte de Santander et Cauca. En outre, le HCR mentionne que dans le Norte de Santander, il y a eu plus de confinements en raison des affrontements.

La menace de Los Rastrojos du côté vénézuélien

Le FANB a dû maintenir des exercices militaires permanents en cette période de pandémie, d’autant plus que l’incursion terroriste de l’Opération Gedeón a échoué.

La guerre paramilitaire de faible intensité contre l’État vénézuélien ne cesse pas malgré l’urgence sanitaire mondiale.

En ce sens, et comme le président vénézuélien l’a lui-même dénoncé, il ne peut être exclu que le déplacement de Vénézuéliens de manière clandestine soit une action délibérée de groupes paramilitaires, en alliance avec l’extrême droite colombienne, pour nuire au contrôle effectif de la pandémie dans le pays.

Le nouveau plan de distribution de l’essence dans le pays pourrait avoir déclenché les derniers affrontements avec Los Rastrojos. La réduction du subventionnement des carburants toucherait les intérêts des mafias qui font de la contrebande d’essence.

La relation de cette bande criminelle avec les leaders de l’antichavisme qui mènent le coup d’État contre le Venezuela est évidente.

Les images de Guaidó escorté par Jhon Jairo Durán Contreras, alias « Menor », et Albeiro Lobo Quintero, alias « Brother », qui ont fait le tour du monde en 2019, ont été cette année-là la principale preuve d’une série d’enquêtes réalisées par le gouvernement vénézuélien où il est démontré qu’au-delà des activités criminelles, les cellules narco-paramilitaires ont été incorporées dans le plan de déstabilisation du Venezuela encouragé par la présidence de la Colombie.

Photo : Twitter

Source : mision verdad Traduction : Venesol