WikiLeaks révèle 174.433 documents liés au Venezuela

Selon une enquête récente, publiée par le média vénézuélien La Tabla, spécialisé dans le journalisme d’investigation, un article sur les fuites de WikiLeaks révèle une partie de ce que les États-Unis ont déjà dit et prévu sur le Venezuela, le destin de son peuple et de ses politiciens, ainsi que la lettre qui avertit que l’extradition de Julian Assange donnerait « le feu vert à la criminalisation du journalisme d’investigation en tant qu’espionnage ».

Les courriels de la société Stratfor (agence privée de renseignement et d’espionnage), les communications diplomatiques confidentielles (PlusD) et les courriels d’Hillary Clinton (ancienne secrétaire d’État) faisaient principalement référence à des questions énergétiques (électricité et pétrole) et aux relations internationales (avec l’Iran, Cuba et d’autres pays alliés) », accompagnée de preuves graphiques.

Nous énumérons ci-dessous huit clés qui soutiennent cette enquête :

  1. Selon les câbles (06ABR2009), depuis août 2006, les États-Unis acceptent des demandes pour un programme appelé « Significant Public Benefit Parole« , grâce auquel des médecins cubains fuyant la mission Barrio Adentro du Venezuela se voient accorder des permis d’entrée aux États-Unis.

2. Plus d’un millier de documents mentionnent la question de l’électricité au Venezuela. Parmi elles, celle de Patrick Duddy, datée du 20 novembre 2009, où il affirme que l’effet du phénomène El Niño est « une tempête parfaite dont il faut profiter ».

3. Les documents déclassifiés indiquent que les Etats-Unis ont été intéressés par le fait que le Venezuela « maintienne une position modérée et responsable sur les prix au sein de l’OPEP » pendant des décennies. Un échange de lettres a été rendu public le 22 novembre 1976 entre les présidents Gerald Ford et Carlos Andrés Pérez.

4. Un rapport dévoilé par l’ambassade des États-Unis à Caracas le 9 novembre 2006 précise les points stratégiques du soutien à l’USAID (2004-2006) : renforcer les institutions démocratiques, pénétrer la base politique, diviser le Chavisme, protéger les entreprises américaines et isoler le Venezuela au niveau international.

5. Leopoldo López, militant de Voluntad Popular (opposition d’extrême droite), est mentionné en 2001, dans les câbles diplomatiques. Beaucoup se traitent sur les conflits internes de l’opposition, ses rencontres avec les représentants des États-Unis (28MAR2008, 11ABR2008 et 17JUL2008) et comment « les disqualifications semblent faire de lui une figure nationale. En faire une victime augmente sa popularité ».

6. L’ambassadeur William Brownfield a déclaré le 17 avril 2006 que « le problème du parti d’opposition Action Democratica a un nom, son dirigeant Henry Ramos Allup. Il est grossier, abrasif, arrogant et pointilleux ». En outre, qu’il a « demandé à plusieurs reprises et de manière explicite des fonds et des faveurs à l’ambassade. Lorsqu’un fonctionnaire de l’ambassade refuse, il le demande à un autre ».

7. Le 11 février 2011, le rôle de Hildegard Rondón de Sanso (belle-mère de Rafael Ramírez, un transfuge corrompu) dans la modification des lois sur la propriété industrielle a été révélé. Elle a travaillé avec la Chambre vénézuélienne de médecine (Caveme) – en 2010 – pour éviter les restrictions sur les brevets pharmaceutiques.

8. Pereira Rumwick, fonctionnaire de Citgo (filiale étasunienne de le PDVSA, entreprise pétrolière d’État), a servi d’informateur aux États-Unis lors d’un entretien sur les visas (17 février 2009). Il a révélé des informations stratégiques concernant les expropriations de Conoco Philips et d’ExxonMobil.

Selon La Tabla, ce petit échantillon montre comment, il y a près de 14 ans, le 4 octobre 2006, WikiLeaks a révélé une partie des documents secrets des États-Unis et comment leurs missions étrangères (militaires et diplomatiques, principalement) ont recueilli des informations stratégiques à leur profit.

La Tabla / traduit par Venesol