Le Pérou a connu la deuxième journée de manifestations contre la crise multisectorielle que vit le pays. Des milliers de personnes restent mobilisées dans les villes les plus importantes du pays. Les dénonciations de violences policières lors des manifestations se multiplient.

Aux cris de « Merino usurpateur » et « Ce Congrès ne me représente pas », les manifestants ont affronté la police, qui a été accusée d’avoir utilisé des canons à eau contre des personnes cherchant à rejoindre le Parlement.
Les manifestations se sont étendues à la capitale, Lima, mais aussi aux villes les plus importantes du pays comme Arequipa, Ayacucho, Cusco, Trujillo, Piura et Iquitos. Les manifestants se sont retrouvés sur les places principales de ces villes en s’accompagnant de « cacerolazos » (concerts de casseroles).
Les citoyens exigent que les politiciens abandonnent le conflit de pouvoirs qui a conduit à la destitution de l’ancien président Martin Vizcarra et à la prise de pouvoir du chef du Parlement, Manuel Merino et demandent qu’ils se concentrent sur la résolution des graves problèmes qui frappent le pays.
Alors que les corrompus s’accrochent au pouvoir et fuient la justice, ceux qui défendent la démocratie en se mobilisant recoivent des coups, des gaz et des balles. C’est le monde à l’envers ! pic.twitter.com/VmSzs8aGCF
– Verónika Mendoza (@Vero_Mendoza_F) 11 novembre 2020
Les manifestants ne défendent ni approuvent les actes de corruption dont est accusé Vizcarra. Ils voient dans sa révocation un signe de plus de la crise politique que traverse le pays.
Le malaise de la population vient également du fait que Merino assume la direction du pouvoir exécutif tout en restant à la tête du Congrès, fusionnant ainsi les deux pouvoirs, avec le danger que cela représente.
Ces questions sont considérées par les citoyens comme la preuve que les politiciens se disputent le pouvoir en restant à l’écart des besoins du peuple. Les graves conséquences de la pandémie n’étant toujours pas résolues.
Le Pérou a l’un des pires indicateurs de la propagation du Covid-19 avec un taux très élevé de décès. Dans le même temps, le pays est confronté à une crise économique profonde qui, au deuxième trimestre de cette année, a provoqué une chute record de 30,2 % du produit intérieur brut.
Fernando Buen Abad
Source : Telesur
Traduction : Venesol