Au Venezuela, ils « inventent » aussi une fraude

Trump a hurlé à la « fraude » alors que les bulletins de vote envoyés par la poste n’avaient même pas commencé à être comptés. Maintenant, ce même scénario, avec d’autres acteurs, est destiné à être calqué au Venezuela, où le 6 décembre prochain se tiendront des élections parlementaires

Ce qui s’est passé aux États-Unis n’est pas unique. Trump a crié à la « fraude », et a même célébré sa « victoire » à la Maison Blanche lors d’un événement où plusieurs dizaines de personnes ont été infectées par le coronavirus.

Maintenant, le scénario, avec d’autres acteurs, est destiné à être copié au Venezuela, où il y aura des élections parlementaires le 6 décembre prochain.

Les entités extérieures de la « démocratie » : le groupe de Lima, le département d’État américain ou l’Union européenne, en plus de reconnaître un « président autoproclamé » lors d’un rassemblement avec quelques dizaines de personnes, ont tourné le dos à un gouvernement légitime élu démocratiquement et à la majorité populaire, et maintenant ces entités se refusent de reconnaître le processus électoral qu’elles ont tellement réclamés.

Ces facteurs externes et quelques internes, une opposition salariée à Washington, dont le visage le plus visible est celui de Juan Guaidó, littéralement obsédé par le départ de Nicolas Maduro ainsi que le déclin de la Révolution bolivarienne. Ils savent, qu’il serait impossible d’accepter une humiliante défaite mais acceptent une ingérence vulgaire dans les affaires intérieures d’un pays.

Ces derniers jours, Juan Guaidó, confronté à l’incertitude d’être laissé sans défense après la défaite de Trump, a proposé de se présenter à la dernière minute lors des prochaines élections parlementaires de la République bolivarienne, comme « superviseur » des bureaux de vote, à la recherche d’une « fraude » qu’il a déjà prédite.

Sachant qu’à la fin de sa carrière de président autoproclamé, il a le sentiment que la parole s’effrite, il a décidé de ne pas participer avec sa formation politique aux prochaines élections, et de concentrer désormais son énergie à discréditer la nomination aux élections.

Il est clair que la logique de l’OEA et de son secrétaire général Luis Almagro ne pouvait pas être autre, puisque que peut-on attendre de ceux qui ont organisé et validé le coup d’État militaire contre Evo Morales l’année dernière en Bolivie ?

Quelle valeur morale et politique peut-on accorder à ceux qui se proclament président, à ceux qui organisent et exécutent des coups d’État ou qui assument la génuflexion comme une coutume d’action, en accomplissant à la lettre ce qu’on leur ordonne de faire depuis le berceau impérial qui tente de réappliquer la doctrine Monroe contre nos peuples ?

Peut-être est-ce le moment pour l’Amérique latine et les Caraïbes -ensemble-, de proposer d’enterrer l’OEA et ses vestiges de conspiration antidémocratique et, surtout, contraire aux nations qu’elle est censée représenter.

Pourquoi ne pas se demander si le moment que vit notre région est celui du renforcement d’une organisation plus jeune, mais beaucoup plus morale et solidaire pour les pays du continent : la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), où chacun peut sieger, quelle que soit son idéologie ou son système de gouvernement.

L’autre entité qui remet en question les élections au Venezuela est l’Union européenne qui, malheureusement, insiste sur la politique de sanctions contre la révolution bolivarienne et son président légitime, Nicolás Maduro.

Elson Concepción Pérez / Granma / traduit par Venesol