Bolivie : début des enquêtes contre Camacho et les chefs militaires

Le bureau du procureur général de Bolivie ouvre une enquête contre l’ancien candidat à la présidence Luis Fernando Camacho et cinq autres personnes pour des crimes de « conspiration ».

Photo : Luis Fernando Camacho, leader de l’opposition et du coup d’État bolivien

« Une enquête a été ouverte contre Luis Fernando Camacho Vaca, son père Jose Luis Camacho Parada, les commandants militaires Williams Kaliman Romero, Flavio Gustavo Arce San Martin, Sergio Carlos Orellana Centellas et le commandant de police Yuri Calderon Mariscal », a déclaré mardi le procureur Omar Mejillones, précisant que les personnes citées sont accusées de terrorisme, de sédition et de conspiration.

Le procureur a expliqué détenir des informations qui pourraient démontrer un certain niveau de coordination entre les six accusés pour mener à bien tous ces actes qui se sont conclus par la démission de l’ancien président bolivien Evo Morales en novembre 2019.

À cet égard, il a fait référence à une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux, où Camacho détaille que son père a conclu des accords avec les militaires et la police qui ont joué un rôle crucial dans le départ de Morales après sa victoire aux élections présidentielles d’octobre 2019.

M. Mejillones a déclaré que dans cette affaire, M. Morales et son vice-président Álvaro García Linera sont considérés comme des « victimes » et doivent faire leur déposition.

Cette enquête a été ouverte après que l’ancienne députée bolivienne Lidia Patty ait déposé début décembre une plainte pour terrorisme, sédition et conspiration contre les personnes citées, mais cette plainte a été rejetée parce qu’elle ne précisait pas les crimes et n’identifiait pas les responsables. Cependant, après avoir examiné son dossier et s’être conformée aux exigences, Patty a déposé une nouvelle plainte qui a été portée devant le bureau du procureur général du pays.

Suite à cette décision, le ministère public bolivien a activé l’alerte à la migration contre les six personnes faisant l’objet d’une enquête pour les empêcher de quitter le pays.

Morales a démissionné de la présidence bolivienne le 10 novembre 2019 au milieu d’un coup d’État orchestré contre lui par l’opposition soutenue par l’Organisation des États américains (OEA) et les États-Unis. Il s’est d’abord rendu au Mexique, puis en Argentine où il a obtenu le statut de réfugié politique.

L’ancien dirigeant bolivien est rentré dans son pays le 9 novembre après que Luis Arce, le candidat de son groupe politique, le Mouvement vers le socialisme (MAS), ait remporté les élections présidentielles boliviennes au premier tour en octobre avec plus de 55 % des voix.

Source : Resumen Latinoamericano

Traduction : Venesol