Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a annoncé ce mercredi 27 janvier l’arrestation de 19 personnes qui seraient impliquées dans le trafic de 4,2 tonnes de cocaïne dans un bateau immatriculé au Venezuela.
« Le 17 janvier, les autorités françaises ont demandé au commandement des garde-côtes vénézuéliens l’autorisation de visiter et fouiller le Caribe Azul, un navire battant pavillon vénézuélien qui se trouvait à 500 miles nautiques au nord-ouest du Suriname, car on présumait qu’il était impliqué dans un trafic international de drogue », a expliqué M. Saab.
Le procureur a détaillé l’action, autorisée après confirmation qu’il s’agissait bien d’un navire enregistré au Venezuela. « Une fois à bord, les autorités françaises ont confirmé présence de huit membres d’équipage vénézuéliens et de 177 paquets de cocaïne de 24 kilos chacun, soit plus de 4 tonnes de drogue ».
Arrestations
Après la saisie, le procureur a précisé qu’une délégation composée du ministère public, de l’Office national antidrogue (ONA) et du ministère vénézuélien des Affaires étrangères s’est rendue en Martinique pour constater la destruction de la drogue, recevoir le procès-verbal de la procédure, les preuves et procéder à la remise des huit détenus.
« L’enquête a révélé que la drogue ne vient pas du Venezuela mais a été chargée en haute mer par des vedettes rapides à partir d’un autre navire, l’Arcángel. Elle a ensuite été transférée vers le Caribe Azul pour être récupérée dans les eaux internationales par un navire étranger, d’où leur complicité dans ce crime transnational », a déclaré Saab.
Le chef du parquet a déclaré qu’en plus des huit personnes arrêtées par la marine française, le parquet en a identifié 12 autres liées à cette affaire, pour lesquelles des mandats d’arrêt ont été émis immédiatement et dont 11 sont déjà en détention.
Les détenus sont accusés de trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, sous forme de transport et d’association. Les autres sont en attente de jugement. « Je tiens à saluer la coopération des autorités françaises dans le démantèlement de cette mafia du trafic de drogue », a déclaré M. Saab.
Le rôle de Palmeri Bacchi
Saab a souligné que parmi les personnes arrêtées se trouve Benny Palmeri Bacchi, responsable de la marina d’où est parti le bateau Caribe Azul et frère de l’ancien secrétaire de l’ancienne Assemblée nationale Angelo Palmeri.
« Benny Palmeri Bacchi a été condamné en 2015 par un tribunal de Miami après avoir plaidé coupable de collaboration avec le baron colombien de la drogue Jaime Alberto Martín Zamora, alias « Beto Marín », arrêté par les autorités vénézuéliennes en 2010 et extradé vers les Etats-Unis », a expliqué M. Saab.
Selon Saab, Bacchi a conclu un accord avec ce tribunal de Miami, qui a réduit sa peine en échange d’informations. « Après avoir purgé sa peine, il a été expulsé et vivait dans l’est du Venezuela, d’où il a continué à commettre des crimes », a-t-il ajouté.
Suite à cette information, l’ancien secrétaire de l’Assemblée Nationale de Guaidó, Ángelo Palmeri, a assuré que « depuis environ 10 ans », il n’a plus « aucun lien affectif, personnel, de communication ou autre » avec son frère.
« Je regrette la situation que ma mère traverse, mais si une personne a une dette envers la société, elle doit y faire face. J’espère que, comme toute autre personne faisant l’objet d’une enquête, ses droits seront respectés, et il convient également de souligner que la responsabilité pénale est absolument individuelle », a-t-il ajouté.
Palmeri Bacchi a été arrêté pour crimes de contrebande de carburant et association de malfaiteurs.
Source : Actualidad RT Traduction : Venesol