Selon le réseau des droits humains Francisco Isaias Cifuentes, les opérations de la police se sont soldées par 84 détenus, 28 blessés et trois manifestants portés disparus.
Les organisations colombiennes de défense des droits de l’homme ont dénoncé la mort d’au moins huit personnes à la suite de la répression policière dans la ville de Cali, au troisième jour des manifestations contre la réforme fiscale promue par le président Ivan Duque.
des manifestations massives contre la réforme fiscale, selon les représentants des DDH.
Photo : EFE
Parmi les blessés, on compte trois personnes ayant perdu un œil et un cas d’abus sexuel par des officiers de police.
Au-delà du bilan présenté par l’organisation de défense des droits humains, les communautés ont fait état d’au moins 14 décès dus à la répression dans plusieurs quartiers de Cali.
Le réseau des droits humains Francisco Isaias Cifuentes a déclaré que sur les huit décès confirmés, les premières victimes étaient deux mineurs signalés le 28 avril.
Cali. Colombie. 84 personnes sont détenues, beaucoup d’entre elles ne savent pas où elles se trouvent, 3 personnes ont disparu, 1 personne est morte à Melendez, 7 personnes sont mortes à El Diamante et Calipso, 28 personnes sont blessées, 3 personnes ont perdu un œil. Information via Organización de DDHH. https://t.co/uuivA081NL
– Patricia Villegas Marin (@pvillegas_tlSUR) 1er mai 2021
Au cours de la conférence de presse, les organisations de défense des droits humains ont prévenu qu’elles n’avaient pas été en mesure d’effectuer leur travail dans des conditions tout à fait normales, malgré l’accord passé avec les autorités, ce qui explique pourquoi elles ne savent pas où se trouvent certaines des personnes détenues par les forces de police.
Les organisations ont indiqué qu’elles ont reçu des rapports faisant état d’interventions policières dans la nuit de vendredi à samedi dans les quartiers de Calipso et El Diamante et dans divers secteurs populaires de la ville de Cali.
#Massacre à #Cali par les forces publiques ; le peuple descend dans la rue pour protester pacifiquement pour ses morts, contre les politiques néolibérales et répressives de @IvanDuque.#SOSColombia ����#SOSCali#ParoNacional#ParoNacionalIndefinido #1May@teleSURtv @pro_telesur pic.twitter.com/gbI2fOmYSP
– Paola Fernández (@PaitoF) 1 mai 2021
Les représentants des DDH ont tenu le président et le maire de Cali pour responsables de la répression policière des manifestations massives contre la réforme fiscale.
Ils ont rejeté la proposition du gouvernement du département de Valle del Cauca et de la ville de militariser Cali pour tenter de mettre fin aux mobilisations. Le ministre de la Défense, Diego Molano, a annoncé vendredi l’arrivée de quelque 3 000 policiers et militaires à Cali.
Le président colombien Ivan Duque a annoncé vendredi qu’il allait examiner le projet de réforme fiscale rejeté par des mobilisations massives depuis le 28 avril dernier dans plusieurs villes du pays.
« J’ai donné une instruction très claire au ministère des Finances pour (…) élaborer avec le Congrès un nouveau texte qui recueille le consensus et qui permette aussi de faire émerger des propositions importantes » des partis, du secteur privé et de la société civile, a-t-il déclaré dans son émission télévisée quotidienne.
Notre objectif est de rechercher un consensus. C’est pourquoi, pour protéger les programmes sociaux et stabiliser les finances, j’ai donné des instructions à @MinHacienda pour que, dans le processus au Congrès, elle construise un nouveau texte dans lequel la TVA sur les biens, les aliments, les services publics et l’essence n’est pas modifiée (1/3) pic.twitter.com/2ALGjJZ8Hh
– Iván Duque ���� (@IvanDuque) 1er mai 2021
La proposition de Duque a été rejetée par l’opposition, les syndicats, les étudiants et d’autres organisations de la société civile qui l’ont décrite comme inopportune et particulièrement agressive envers la classe moyenne.