Conséquences de l’intégration de la Colombie dans l’OTAN

Les relations entre la Colombie et l’OTAN sont étroites depuis 2013, date à laquelle elles ont convenu d’un accord de coopération.
Bien que l’accord prévoie une coopération militaire et la lutte contre le crime organisé, des groupes criminels continuent d’être déployés pour assassiner des dirigeants sociaux et d’anciens combattants des FARC-EP.

Photo : Colprensa

Le président colombien de l’époque, Juan Manuel Santos, a officialisé l’entrée de la Colombie comme « partenaire mondial » de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) le 31 mai 2018 à Bruxelles.
Les relations entre la Colombie et l’OTAN sont intenses depuis le 25 juin 2013, date à laquelle un accord de coopération a été conclu qui encadre l’échange d’informations en matière de sécurité.
Conséquence directe de l’inintégration de la Colombie en tant que pays pionnier dans la catégorie des « partenaires mondiaux » de l’OTAN, l’organisation transatlantique a ouvert la voie à d’autres nations du continent américain qui souhaitent se joindre à cette stratégie.

Il y a un an, la #Colombie est devenue le 37e pays de l’OCDE, et il y a quatre ans membre de l’OTAN, c’est-à-dire qu’elle bénéficie de l’impunité du « monde libre ».

Si la Colombie n’était pas la Colombie, nous lirions depuis des mois dans la presse les menaces du « monde libre » et de l’Occident concernant une intervention humanitaire contre la tyrannie de Duque et de l’Uribisme.


Le Brésil a entamé des discussions avec l’Alliance atlantique en mars 2019, lors de la rencontre entre le président du Brésil, Jair Bolsonaro, et le président des États-Unis (US) de l’époque, Donald Trump, qui a proposé de servir d’intermédiaire avec l’OTAN pour accueillir le Brésil comme allié préférentiel.
Malgré que l’accord entre la Colombie et l’OTAN indique la coopération de l’OTAN avec le pays dans les domaines de la sécurité maritime, de l’électronique, de la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, deux ans après la signature de l’accord, la Colombie reste le pays qui produit le plus de cocaïne au monde.

Impact de l’accord

Bien que le pays se trouve dans la phase de mise en œuvre des accords de paix, ceux-ci continuent de stagner. Les Nations unies ont exhorté l’exécutif à accélérer l’exécution des points des accords entre l’État et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP), aujourd’hui disparues.
Quoique l’accord fasse référence à la lutte contre le crime organisé, les assassinats systématiques de leaders sociaux et d’anciens combattants ayant pris part au processus de paix se poursuivent sans relâche.

Menace régionale

La Colombie est le seul pays d’Amérique latine considéré comme un partenaire mondial de l’OTAN, un statut de coopération majeur. C’est pourquoi les nations de la région et les organisations d’intégration telles que l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique – Accord commercial entre les peuples (ALBA-TCP) et l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), considèrent l’accord comme une menace.

La Force armée nationale bolivarienne exprime son rejet le plus catégorique de la visite en Colombie de l’amiral Craig Faller, chef du Commandement Sud des États-Unis d’Amérique. Elle désavoue en particulier sa présence ironique et invraisemblable à Puerto Carreño, département de Vichada, adjacent au département d’Arauco, région frontalière du Venezuela, où des groupes armés irréguliers colombiens opèrent depuis des décennies avec l’assentiment du gouvernement colombien et l’absence délibérée de ses forces militaires. Ce qui leur a permis de commettre des crimes tels que trafic de drogue, contrebande, enlèvement et extorsion, entre autres, qui affectent gravement la paix, la tranquillité et le développement de la population vénézuélienne.
Il ne fait aucun doute que cette visite ne répond pas à des raisons de coopération bilatérale en matière de sécurité et de défense avec le pays voisin, mais constitue un acte d’ingérence et de provocation de la part de l’empire américain, dont les actions ont toujours pour toile de fond de sombres intérêts. Paradoxalement, à l’heure actuelle, le peuple colombien souffre d’une terrible crise humanitaire à cause du covid-19 et de la répression brutale de ses forces publiques qui tentent de faire taire le mécontentement généralisé par la violence étatique et paramilitaire.
Nous réitérons notre préoccupation quant à la récurrence en Amérique du Sud de ce responsable militaire américain, qui s’est systématiquement immiscé dans les affaires intérieures de notre nation par des actions et des positions visant à la déstabiliser. Par conséquent, nous resterons vigilants afin de garantir l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de la patrie.

Selon le politologue et sociologue Atilio Borón, cette situation complique les processus de paix et la stabilité sur l’ensemble du continent latino-américain. « Je pense que c’est une terrible nouvelle pour les Colombiens et pour les habitants du reste de la région qui vivent dans une zone de paix sans armes nucléaires. Ce lien remet tout en question », a déploré M. Borón.

Consulter aussi Relations avec la Colombie sur le site de l’OTAN : https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_143936.htm

Source : Telesur Traduction : Venesol