Attentat contre Cristina Kirchner

Peu avant minuit, le président Alberto Fernández a délivré un message à la télévision nationale. Il a fait remarquer que l’attentat contre Cristina Kirchner est « l’acte le plus grave depuis que nous avons retrouvé la démocratie » et qu’« il mérite la réprobation la plus énergique de toute la société argentine, de tous les secteurs politiques et de tous les hommes et femmes de la république ». Il a également fait remarquer que « la coexistence démocratique a été brisée par le discours de la haine » et a annoncé qu’il avait déclaré un jour férié ce vendredi « pour que, dans la paix et l’harmonie, le peuple argentin puisse s’exprimer en défense de la vie, de la démocratie et en solidarité avec notre vice-présidente ».

Le discours du Président

Aujourd’hui, peu après 21 heures, un homme a attenté à la vie de l’actuelle vice-présidente de la nation et double présidente constitutionnelle, Cristina Fernández de Kirchner.

Il s’agit d’une attaque extrêmement grave, la plus grave qui ait eu lieu depuis que nous avons retrouvé notre démocratie.

Dans le contexte d’un rassemblement massif de personnes devant le domicile de la vice-présidente, un homme a pointé une arme à feu sur sa tête et a tiré.

Cristina reste en vie parce que, pour une raison qui n’est pas encore techniquement confirmée, l’arme, qui contenait cinq balles, n’a pas fait feu, bien qu’elle ait été enclenchée.

Une telle réalité émeut tout le peuple argentin et en particulier ceux d’entre nous qui sont ses camarades et qui l’embrassent en solidarité, avec toute notre affection.

Cette attaque mérite la désapprobation la plus énergique de toute la société argentine, de tous les secteurs politiques et de tous les hommes et femmes de la république, car ces événements affectent notre démocratie.

Nous sommes tenus de rétablir la coexistence démocratique brisée par le discours de haine qui s’est répandu depuis différents espaces politiques, judiciaires et médiatiques de la société argentine.

Nous pouvons être en désaccord, nous pouvons même avoir des désaccords profonds, mais dans une société démocratique, les discours de haine n’ont pas leur place, car ils engendrent la violence et il n’est pas possible que la violence coexiste avec la démocratie.

Il s’agit d’un événement institutionnel et humain extrêmement grave. Une attaque a été perpétrée contre notre vice-présidente et la paix sociale a été ébranlée.

L’Argentine ne peut pas perdre une minute de plus. Nous n’avons plus de temps. Il est nécessaire de bannir la violence et la haine du discours politique et médiatique et de notre vie en société.

J’appelle chaque Argentin, chaque Argentine, tous les dirigeants politiques et sociaux, les médias et la société en général, à rejeter toute forme de violence. Nous devons isoler, désaprouver et rejeter les paroles disqualifiantes, stigmatisantes et offensantes qui ne font que nous diviser et nous confronter.

J’ai communiqué avec la juge qui enquête sur ce qui s’est passé. Je lui ai demandé de clarifier rapidement les responsabilités et les faits. Je lui ai également demandé d’assurer la vie de l’accusé direct qui est en détention. Que le choc, l’horreur et la désaprobation que cet événement génère deviennent un engagement permanent pour éradiquer la haine et la violence de la vie en démocratie.

C’est pourquoi j’ai décidé de déclarer demain jour férié pour que, dans la paix et l’harmonie, le peuple argentin puisse s’exprimer en défense de la vie et de la démocratie et en solidarité avec notre vice-présidente.

Le peuple argentin veut vivre dans la démocratie et la paix et notre gouvernement est fermement décidé à travailler chaque jour pour y parvenir.

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