Premier discours de Lula après sa victoire

« Nous allons vivre une nouvelle époque de paix, d’amour et d’espoir », a déclaré le leader du Parti des travailleurs depuis un hôtel de la ville de Sao Paulo. Il a promis de mettre fin à la faim dans le pays et de protéger l’Amazonie de la déforestation. « Nous trouverons une issue pour que le pays puisse à nouveau vivre démocratiquement ».

Dans sa première déclaration après avoir remporté l’élection contre l’actuel dirigeant, l’extrême droite Jair Bolsonaro, l’ancien président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva s’est engagé dimanche à « rétablir la paix » au Brésil.

« Je suis ici pour gouverner ce pays dans une situation très difficile, mais avec l’aide du peuple, nous allons trouver une issue pour que le pays puisse vivre à nouveau démocratiquement », a-t-il déclaré depuis un hôtel de la ville de Sao Paulo.

« Cette élection a mis face à face deux projets différents pour le pays, mais il n’y a eu qu’un seul gagnant, le peuple brésilien. C’est la victoire d’un immense mouvement démocratique qui s’est formé en laissant de côté les intérêts politiques et personnels afin que la démocratie puisse sortir victorieuse ».

« Personne n’a envie de vivre dans un pays divisé, en état de guerre permanent. Ce pays a besoin de paix et d’unité. Je gouvernerai pour les 215 millions de Brésiliens, y compris ceux qui n’ont pas voté pour moi. Il n’y a pas deux Brésils ».

Lula a accusé Bolsonaro d’avoir mis en branle la machine étatique pour servir sa réélection et d’avoir répandu la haine dans le pays.

« La majorité du peuple a clairement indiqué qu’elle voulait plus et non moins de démocratie, plus et non moins d’inclusion sociale, plus et non moins de respect et de compréhension entre les Brésiliens. Le peuple veut plus de liberté, d’égalité et de fraternité dans notre pays. Les gens veulent bien manger, bien vivre, ils veulent des emplois bien rémunérés, ils veulent des politiques publiques de qualité, ils veulent la liberté de religion et des livres pas des armes », a-t-il déclaré.

La lutte contre la faim, une priorité de son administration

Tout au long de sa campagne Lula a rappelé que le Brésil avait été exclu de la carte de la faim des Nations unies pendant son premier gouvernement (2003-2010), mais qu’il y a actuellement 33 millions de Brésiliens qui souffrent de la faim.

« Nous ne pouvons pas accepter comme normal que des millions de personnes n’aient pas manger ou qu’elles consomment moins que les calories dont elles ont besoin », a-t-il déclaré après les résultats de dimanche.

Le leader progressiste a déclaré qu’il était inconcevable qu’un pays comme le Brésil, qui est l’une des plus grandes puissances agricoles du monde, le troisième producteur de denrées alimentaires et le premier producteur de protéines animales, « ne puisse pas garantir que tous les Brésiliens aient un petit-déjeuner, un déjeuner et un dîner tous les jours ».

« Ce sera une fois de plus l’engagement numéro un de mon gouvernement », a réaffirmé le président élu dans un discours qui a duré une vingtaine de minutes, concluant en affirmant que « la lutte contre la pauvreté est la raison pour laquelle je vivrai jusqu’à la fin de ma vie ».

Déforestation zéro et message à la communauté internationale

Lors de son discours, Lula da Silva a également promis de lutter pour une déforestation zéro en Amazonie et a déclaré qu’il reprendrait le contrôle des activités illégales dans cette région, où il promouvra le développement durable.

« Le Brésil et la planète ont besoin d’une Amazonie vivante. Un arbre debout vaut plus que la déforestation, une rivière propre vaut plus que tout l’or extrait avec de l’eau contaminée au mercure », a-t-il déclaré.

Le leader de gauche s’est également adressé à la communauté internationale et a déclaré que « le Brésil est de retour » et ne sera plus un « paria ».

« Le Brésil est un grand pays et ne peut pas être relégué au rang de paria comme il l’est actuellement », a-t-il déclaré, rappelant que durant son précédent mandat, les Brics, l’Union sud-américaine des nations (Unasur) et le Mercosur ont été créés et renforcés.

« Nous ne sommes pas intéressés par des accords commerciaux qui condamnent notre pays à l’éternel rôle d’exportateur de produits de base et de matières premières. Réindustrialisons le Brésil, investissons dans l’économie verte et numérique, soutenons la créativité de nos entrepreneurs. Nous devons aussi exporter la connaissance », a-t-il déclaré.

Source : Pagina|12