Un groupe de parlementaires américains a demandé mercredi l’ouverture d’une enquête sur le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, pour des accusations de « violations éthiques et d’irrégularités » durant son mandat. En outre, ils demandent que si de telles fautes sont prouvées, il soit sanctionné et démis de ses fonctions.

Dans une lettre adressée au secrétaire d’État américain, Antony Blinken, ainsi qu’à l’ambassadeur auprès de l’OEA, Francisco Mora, les législateurs reconnaissent être au courant de l’enquête menée sur une violation présumée du code d’éthique en raison de la liaison de M. Almagro avec une employée.
Cependant, ils considèrent que cette enquête est insuffisante, étant donné qu’il existe d’autres « accusations très crédibles qui impliquent des actes illicites beaucoup plus graves et dommageables », et c’est pourquoi ils demandent à l’administration de mener à bien les enquêtes.
Ils soulignent qu’il existe des accusations selon lesquelles Almagro aurait abandonné son travail au sein de la défunte Mission contre la corruption et l’impunité au Honduras, en raison d’un « pacte d’impunité » conclu avec l’ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernández, aujourd’hui incarcéré aux États-Unis dans l’attente de son procès pour trafic de stupéfiants et d’armes.
Les membres du Congrès du Parti démocrate désignent également le secrétaire général de l’OEA comme l’une des causes de la crise politique en Bolivie, lorsqu’il a déclaré qu’il y avait eu des fraudes électorales lors des élections de 2019, ce qui a « provoqué la destitution du président élu, Evo Morales ». Par la suite, il a ignoré les appels à une enquête indépendante sur ses affirmations.
En outre, la lettre affirme qu’Almagro a été dénoncé pour avoir refusé de prolonger le mandat du secrétaire exécutif de la Commission interaméricaine des droits humains, Paulo Abrao, qui a ensuite déclaré à l’agence de presse AP que son licenciement révélait « un manque de responsabilité de la part de l’OEA ».
Enfin, il est rappelé qu’Almagro a renvoyé le directeur du département de la démocratie durable et des missions spéciales de l’OEA, Steven Griner, en raison d’une « plainte déposée par un fonctionnaire américain nommé par le président [Donald] Trump ». Le tribunal administratif de l’OEA a par la suite statué en faveur de la réintégration de Griner.